Naissance et Chute des Empires

Ma nouvelle composition de Dark Ambient : j'ai puisé à des sources d'inspiration un peu différentes, cette fois, plus orientées neofolk et martial/industrial (Triarii, Legionarii, Arditi, L'Effet C'est Moi...). On percevra également quelques réminiscences de Herbst9, Paleowolf, Metatron Omega, ainsi que des sonorités empruntées aux bandes-son de péplums et autres films historiques à grand spectacle (Quo Vadis, 300, Titus Andronicus...).
Quant à la miniature, elle est composée d'éléments disparates gravitant tout de même autour d'une même thématique : 


D'abord, un détail du tableau de Thomas Cole, The Course of Empire - Destruction (1836). Il s'agit du héros acéphale, éternellement engagé dans le combat, ses muscles de granit tendus dans l'effort alors qu'autour de lui, la cité que l'on voyait si resplendissante dans le tableau précédent (The Consummation of Empire - 1836), et dont il est désormais la proue mutilée, est mise à sac, stade précédant les ruines, la Désolation, titre du tableau suivant, qui clôt ce cycle pictural.

Ensuite, le bâtiment, dédoublé en miroir par les effets du montage, du Rêve de l'architecte (1840), autre tableau de Thomas Cole montrant une juxtaposition, au sein d'un même espace rêvé symboliquement encadré par deux colonnes drapées d'une même tenture théâtrale, d'immenses achèvements humains de grès, de marbre et de granit, monuments d'époques diverses, chacun d'entre eux ayant atteint, dans son style, le point culminant de l'art architectural. L'architecte, tout à sa rêverie, est dépeint au sommet d'une colonne tel un ascète stylite des jeunes temps du christianisme.

Différents éléments de capitoles (Italie, Etats-Unis) viennent agrémenter la composition : l'un voulant refléter le prestige d'un passé impérial - le bâtiment dédié au roi Victor-Emmanuel II, dressé au pied du capitole romain, symbole de l'unité italienne - l'autre trouvant son inspiration esthétique dans le premier, et symbole d'une nation qui se pense et règne comme un empire...

Sur les bords, différentes statues, également dédoublées par les effets du montage : la statue de Pallas Athéna, visible au parlement de Vienne, tenant dans sa main le globe surmonté de la victoire (Nikê), celle de Minerve, visible à Washington et photographié dans un contre-jour qui lui assombrit le visage, ainsi que celle du roi spartiate Léonidas, toujours visible en Grèce, aux Thermopyles. Soit les composantes guerrières des triades divines grecque et romaine (Pallas Athéna s'occupant, avec Arès, « des travaux guerriers, des villes saccagées, des clameurs et des mêlées. Elle protège les peuples qui vont au combat ou qui en reviennent. » Hymne homérique à Athéna) et l'illustre roi, symbole même du sacrifice patriotique, qui protégea sa cité en freinant l'avancée grondante de l'empire perse, au mépris de sa propre vie.

Tom Vipraine

Commentaires

Articles les plus consultés